L’œuvre de Nan Goldin : photographie militante et sensible
Nan Goldin, née à Washington dans une famille d’intellectuels progressistes, quitte l’enseignement traditionnel lors de son adolescence après le traumatisme conséquent au suicide de sa sœur. Elle rejoint une école hippie fondé sur les principes de Summer Hill (la Satya school) et commence à se pencher véritablement sur la photographie. Elle rencontre David Amstrong, photographe formé à la School of the Museum of Fine Art de Boston et dès le début des années 70 la communauté drag queen, notamment au seul bar de Boston où elles peuvent se retrouver, The Other Side. A cette époque, les drag queen étaient totalement exclues et rejetées par la société. Nan Goldin les prend pour sujet et leur consacre de nombreuses photographies. Spontanément, cet acte l’engage dans une voie militante. Elle explique avoir été fortement marquée par la vision de Blow up d’Antonioni (1967), film qui traite du pouvoir ambivalent du photographe sur le monde. Et de s’être sentie déterminée à poursuivre dans cet art après la découverte du film.
Dès ces premières années, Nan Goldin a le désir de photographier la vie telle qu’elle est, sans tabou. Qu’il s’agisse de sexe, de drogue, ou plus tard des ravages du sida sur ses amis proches, Nan Goldin témoigne en prenant des photographies. Elle veut garder mémoire, mémoire de ce qui va disparaître, mémoire de ces instants de vie. Elle l’explique en interview : « La photographie m’a sauvé la vie. Chaque fois que j’ai subi un événement traumatisant, effrayant, j’ai réussi à survivre en prenant des photos (…) [Mon travail] tourne autour du fait de garder une trace des vies que j’ai perdues, pour qu’elles ne puissent pas être complètement effacées par la mémoire. Mon travail repose essentiellement sur la mémoire. C’est vraiment important pour moi de photographier chaque personne dont j’ai été proche dans la vie. Certains sont morts, comme Cookie, qui était très importante pour moi, mais il existe toujours cette série de photos que j’ai prise, qui montre la complexité de ce qu’elle était. Parce que mes photos ne sont pas pour parler de statistiques, ou là pour montrer des gens en train de mourir. Mais pour donner à voir des destins individuels. En ce qui concerne New York, la plupart des âmes les plus créatives et libres de la ville sont mortes. New York n’est plus New York désormais [ses propos datent de 2003]. Je l’ai perdue et elle me manque. Ils sont morts à cause du Sida. »
... Ξορκίζοντας τη ζωή και τα άσχημά της...
μήπως αυτός είναι ο τρόπος?
αερικό
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